ORIENTAL


Parmi les grandes familles de parfums, l’oriental est un genre particulier : il concentre les influences de l’orient depuis des milliers d’années… L’art de la parfumerie est d’abord un art oriental. Et quand il aborde la France, c’est à Grasse dans le midi où les influences méditerranéennes sont primordiales. On répète inlassablement les mêmes accords avec d’admirables essences, aussi vieilles que le monde ou presque. George Sand avait relancé la mode de l’orientalisme en Europe dans les années 1830 et avait un goût prononcé pour le patchouli : on propose ici une version «allégée »de son parfum… Puis François Coty au début du siècle redécouvrit les arômes orientaux, et Yves Saint Laurent dans les années 1970. C’est le «parfum des parfums », celui de la beauté luxuriante, de la sensualité. Son seul défaut - si l’on use des matières premières naturelles - est son prix. Mais ici, nous mettons un point d’honneur à vous proposer un oriental 100% naturel , un parfum de luxe:


Ingrédients :
Alcool 120 ml
Huile essentielle de Bergamote 6ml
Citron Sicile 6ml
Ylang Ylang 1ml
Rose Absolue 5ml
Patchouli 6ml
Ambre 5ml
Santal 5ml
Cèdre 1ml
Encens 1ml
Myrrhe 1ml

Si vous voulez rendre le parfum plus doux, vous ajouterez dans votre flacon une gousse entière de vanille que vous y laisserez macérer.
Mélanger et laisser reposer un mois. Procédez au glaçage en laissant votre flacon une nuit dans le congélateur puis filtrer avec un filtre à papier fin (spécial parfumerie). Votre parfum est prêt, mais il est préférable de le laisser «mûrir » pendant quelques mois avant de l’utiliser.

* Ces recettes et bien d'autres sont disponibles dans le livre: "des parfums à faire soi-même" de Nicolas de Barry (Ed Minerva).

SEL DE BAIN


Voici une occasion de pratiquer la thalassothérapie chez soi!
Les vertus du sel marin sont défendues par de nombreux médecins et, comme l’huile essentielle, le sel est aussi un bon capteur d’arômes et un excellent conservateur. Vous pouvez donc faire vos préparations longtemps à l’avance.
L'usage du sel comme conservant aromatique et comme désinfectant corporel est ancien. Les Grecs en faisaient un grand usage et la Sicile était réputée pour ses immenses marais salants dans la Méditerranée entière.
Aujourd'hui on aime aussi les sels de bain pour leur coté discret et raffiné, dans un beau pot en cristal par exemple, posé sur le rebord de la baignoire. Les jolies couleurs (bleu, rose etc.) qui le caractérisent sont chimiques : on n'en utilisera donc point, se contentant de la couleur naturelle des essences utilisées, du jaune au vert. Mais on peut ajouter des colorants naturels, comme le jus de mûre ou de framboise...
La recette est simple et l'on pourra la recommander pour les enfants qui seront très fiers de leurs créations, avec l'aide des parents. Dans le bain, le sel est un décongestionnant, un antiseptique ; l’huile essentielle utilisée sera choisie en fonction du goût de chacun, pour son odeur ou son utilité aromathérapeutique. Nous proposons ici une recette à la rose, un parfum relaxant et romantique, qui se prête parfaitement à l’heure du bain...

Ingrédients
1 kg de gros sel
5 ml d’essence de rose
(ou autre huile essentielle suivant votre goût)
1 récipient hermétique

Dans le four de votre cuisine, faites chauffer ( four moyen) votre sel sur une plaque afin de lui ôter toute humidité : une demie-heure environ. Dans un pot, poser votre sel encore tiède et verser l'huile essentielle en remuant immédiatement. Mettre dans un récipient hermétique et laisser reposer dans votre cave, ou dans un placard, durant 1 mois ou plus (le sel conserve très bien les arômes ; vous pouvez en préparer pour toute l'année). Utilisez-le en jetant une petite poignée au fond de la baignoire au moment de faire couler le bain. Mettez l'eau chaude d'abord pour accélérer la dissolution et le dégagement de l'arôme.
Si vous souhaitez colorer vos sels, confectionnez au préalable le colorant naturel en faisant chauffer un jus de framboises ou de mures pour le faire réduire de 80%. Versez alors presque au goutte à goutte pour obtenir la coloration de votre choix : rose ou violet clair…

* Ces recettes et bien d'autres sont disponibles dans le livre: "des parfums à faire soi-même" de Nicolas de Barry (Ed Minerva).

BOUGIES PARFUMÉES



Parfumer les bougies est un plaisir : c’est le cadeau par excellence, apprécié des raffinés et des amoureux. Une bougie parfumée se met sur la table de nuit, et exhale un agréable parfum avant de se mettre au lit : la douce lumière s’accorde au doux parfum…L’amour fait le reste.

Jadis, la bougie étant la règle de l’éclairage (sauf dans l’antiquité où la lampe à huile –parfumée bien sûr- était la seule manière de s’éclairer). Pour les bougies aristocratiques, il n’était pas nécessaire de les parfumer : faites en cire, elles exhalaient naturellement une délicieuse odeur de miel, que vous pourrez d’ailleurs reproduire, soit en faisant des bougies de cire pure (beaucoup plus chère que la paraffine) soit en parfumant votre bougie à l’absolue de Miel, ou au miel synthétique…

La méthode est simple mais nécessite une grande prudence : en effet, il faudra faire fondre la cire, ou plus généralement la paraffine ; à trop haute température, celle-ci s’enflamme violemment et peut mettre le feu à votre maison ! Donc hors de question de laisser ce produit sur le feu et de s’absenter : combien de ménagères ont ainsi laissé brûler un ragoût ou une crème sur leur cuisinière ! Mais rien de grave : la sauce est perdue et parfois la casserole. Dans le cas qui nous intéresse, la perte serait plus grave !

Autre difficulté : l’art d’introduire l’élément parfumé, en général des huiles essentielles ou des essences synthétiques. Chaque huile essentielle a sa propre densité, et certaines se mélangeront mal à la paraffine ou à la cire ; par exemple si une huile essentielle est plus lourde que le mélange, elle restera au fond de la bougie, si bien que pendant l’essentiel de sa combustion la bougie ne sentira rien du tout…Il faut donc choisir des produits spécialement conçus pour les bougies – difficiles à se procurer au détail – ou des huiles essentielles qui s’adaptent à ce type de fabrication.

Certaines matières premières craignent une trop forte chaleur ( Jasmin, Néroli etc) et donc seront de peu d’effet dans une bougie. On choisira dans les naturels, plutôt les notes épicées : girofle, cannelle, géranium ou les agrumes (orange, mandarine) et les bois (cèdre, pin, cyprès).On peut aussi décorer la bougie avec des épices ou des tranches d’orange séchées, plus pour la beauté que pour l’effet olfactif. Nous recommandons le système simple et efficace de la bougie coulée dans un petit verre. Elle se maintiendra, se consumera régulièrement et sera plus facile à mécher. 


Ingrédients 
1kg Paraffine en bâton et/ou cire d’abeille naturelle
10ml d’Huile(s) essentielle(s) de votre choix
Mèche à bougie
Battent en bois (une baguette chinoise par exemple)

Mettez à chauffer votre paraffine sur feu doux, ou mieux, pour plus de précaution au bain-marie. Lorsque la paraffine est liquide, retirer du feu et y verser votre huile essentielle, ou le mélange que vous aurez préparé ou acheté. Pour 1kg de paraffine, ou de cire, compter 10ml d’huile essentielle de géranium par exemple.
Le géranium se mélange très bien à la cire et de plus, éloigne les moustiques…
Versez dans les petits verres. Rapidement le mélange va se solidifier, par les parois du verre d’abord : dès ce moment, plantez un bâtonnet au centre du verre et maintenez-le vertical grâce à d’autres bâtonnets posés sur  les rebords du verre, ou par tout autre ustensile vous permettant de maintenir droit le bâtonnet planté dans la cire encore molle. Retirez le bâtonnet quand le mélange sera devenu solide et mettre la mèche. Comblez le trou avec un peu de votre mélange réchauffé et donc liquide.

* Ces recettes et bien d'autres sont disponibles dans le livre: "des parfums à faire soi-même" de Nicolas de Barry (Ed. Minerva).

ROSE


Reine des fleurs, préférée des poètes et du prophète Mahomet, elle est fondamentale à la parfumerie. Aucune essence n’a inspiré autant de parfums, aucune n’est présente dans tant de compositions. Elle est souveraine en Orient, mais fut aussi à la mode sous Louis XIV ou à la cour d’Angleterre. On a retrouvé la recette du parfum d’Henri VIII : « Bien mélanger 6 cuillères d'Huile de Rose, avec la même quantité d’eau de Rose, 7 grammes de sucre, deux grains de Musc, et 28 grammes d'Ambre gris. Chauffer durant six heures et filtrer… »
La Grande tradition de la culture de la Rose pour son parfum vient de Perse : la légende veut que ce soit dans les bassins des jardins du Taj Mahal, que se fit une distillation naturelle des pétales de roses. Aujourd’hui encore, la rose est présente en Iran – et dans tout le Moyen Orient - dans les boissons et les douceurs, comme le Loukoum à la rose.
La rose cultivée pour la parfumerie est principalement la Rosa Damascena, originaire de Syrie – qui signifie « Pays de la Rose »- et qui donne les Absolues et Huiles essentielles de Bulgarie, Turquie et Maroc. La Rosa Centifolia, autrement dit la Rose de mai de Grasse, qui maintient la tradition en fêtant cette fleur chaque année, n’est plus cultivée en Provence qu’à titre symbolique, notamment dans le jardin de la maison Chanel. Trop coûteuse, l’essence de Grasse était pourtant la plus recherchée…
La Rose se distille ou, par enfleurage, devient Concrète et Absolue. Le résidu de la distillation donne l’eau de rose utilisée dans la gastronomie orientale, qui apprête aussi les pétales confites en « gelée de rose » et les boutons de roses séchées, réduits en poudre, comme médicament ou dans la composition du Raz-El-Hanout.
La plus imitée des essences – il existe une vingtaine d’essences synthétiques de roses – est l’une des plus fragiles : elle rancit à la chaleur…
Le parfum de rose est le parfum d’amour par excellence. Apres Venus qui en fit son « emblème », en l’empruntant à Adonis mourant, Cléopatre utilisa un lit de pétales roses de 45 cm d’épaisseur pour entraîner Marc-Antoine dans sa première nuit d’amour ! On trouve d’ailleurs la rose partout dans le monde gréco-latin : au Palais de Cnossos en Crête, la rose est dessinée sur les murs. Ramses II l’implanta en Egypte. Apolonio dans son Traité des meilleurs parfums donne le nom des « crus » de roses : Cirene, Phaeselis, Napoles et Capoue. Pline donne des recettes d’onguents et Marestheus la donne comme remède contre la dépression. Avicene, en redécouvrant le principe de la distillation, l’appliqua d'abord à la rose. Le succès fut immédiat…Il ne s’est jamais démenti depuis lors.

VETIVER




Le mot vient du tamoul « Vettiveru ». Aujourd’hui, cette graminée , du genre andropogon, vient plutôt de la Réunion et de l’Indonésie. De nombreux parfums portent son nom et ont constitué des « fonds de commerce » importants, dans la catégorie des parfums masculins pour les marques Guerlain, Givenchy et Caron. C’est presqu’une drogue. Il est des consommateurs qui ne peuvent plus s’en passer et utiliseront leur vétiver, toute leur vie ! Les racines donnent l’essence : jadis on les utilisait à la fois pour parfumer les armoires, à fin d’embaumer mais aussi d’éloigner les mites des laines.
Cette plante s’adapte à tous les climats tropicaux et connaît un fort essor ces dernières années : facile d’exploitation, il s’agit d’une grande herbe qui pousse presqu’à l’état sauvage. Le vétiver est distillé sur place et fournit les notes vertes dans les compositions classiques de Fougères. Il représente par excellence la famille des parfums exotiques non floraux : une image de forêt amazonienne, rude et sauvage.

SANTAL




Le Santal blanc – santalum alba - est originaire de l’Inde. La variété qui donne la meilleure essence vient de Mysore. On le trouve aussi à Madras, Timor, au Sri Lanka et en Indonésie. Le Santal australien provient d’un autre arbre : le Eucaria spicata.

Aujourd’hui cultivé en vastes exploitations, le santal est en fait un parasite qui pousse sur les racines des arbres et atteint 12 m. de hauteur. Il faut environ 30 ans pour que le Santal parvienne à sa taille idéale pour être coupé et distilé. Extrêmement tenace, le Santal se marie avec les notes florales et orientales, entre dans la composition des Chypres et Fougères, et est utilisé en Inde pour parfumer des bombons très sucrés appelés Sen-sen.

Le Santal est l’essence mythique de l’Inde par excellence. Il est utilisé dans de nombreuses occasions tant religieuses que pour les cérémonies de mariage.

Cultivé en Inde depuis 4000 ans, le Santal comme bois est utilisés pour les sculptures et les portes et ainsi parfume naturellement les temples mais aussi en fonction de sa grande résistance aux vers et à la moisissure: la porte du temple de Somnath date de près de 2000 ans ! Le santal est plus spécialement dédié à Vishnu. Souvent associé à l’atar de Rose, le Santal est utilisé dans les rites de purification des péchés, le dernier jour de l’année hindoue (12 avril) : il purifie le corps et l’âme. Le bois est aussi transformé en talc, couramment utilisé encore aujourd’hui par les Indiens. Dans le rite musulman, le santal est déposé dans un encensoir aux pieds du mort dans le rite funéraire. 

Dans la philosophie tantrique, le santal est recommandé exclusivement pour les hommes. Les Japonais brûlent le santal dans les sanctuaires bouddhistes. En Europe son apparition remonte à la présence arabe en Espagne : le fameux cuir de Cordoue était parfumé au Santal. On découvrit au XIXème siècle ses vertus bactéricides. Mais le Santal ne connut de succès en parfumerie qu’au début du XXème siècle (Chypre de Coty). Aujourd’hui très recherché, il est devenu une essence de plus en plus chère. Il existe bien sûr diverses copies synthétiques et plusieurs substituts comme le Sandalore.  Mais rien de tel qu’une très pure harmonie de Santal naturel, comme le « Santal Mysore » de Lorenzo Villoresi.

LES EAUX AROMATIQUES


Il s’agit d’eau pure cette fois ( dans les eaux de Cologne ou eau de Parfum, le terme est une image et non une réalité) mais qui sera parfumée. Deux solutions permettent ce résultat qui ne donnera pas une denrée très puissante, mais combien agréable en été pour se rafraîchir, en vaporisations pour calmer l’ardeur du soleil, pour les frictions du corps de bébé et enfin en boissons rafraîchissantes en toutes saisons.
Dans le monde arabe, chaque famille a son alambic pour en produire : la distillation d’un mélange d’eau et de roses, donne une eau de rose que surnage quelques gouttes d’huile essentielle que l’on récupère par décantation.
Ces eaux aromatiques sont couramment utilisées pour de nombreux usages: on en asperge le sol de la demeure à l’arrivée d’un hôte de marque, on s’en lave les mains et rafraîchit le visage, on l’utilise dans l’alimentation. En France l’usage privé de la distillation étant interdit, on pourra se contenter d’eau de macération. On peut aussi pratiquer une macération à froid pour des fleurs délicates (jasmin, rose, fleurs d’oranger) ou des agrumes (citron, bergamote) ou à chaud pour des infusions (thé vert, romarin, tilleul, verveine...) On peut aussi porter à ébullition de l’eau avec quelques gouttes d’huiles essentielles (lavande, sauge, rose) qui parfumeront l’eau. L’huile pourra être récupérée car elle est plus légère que l’eau et flottera à sa surface après ébullition.
Plus simplement, puisque les huiles essentielles ne se diluent pas dans l’eau, on pourra produire des eaux parfumées de la manière suivante :


Ingrédients :
1l d’eau de source
100 gouttes d’huile essentielle de rose




Répandre sur du papier filtre ou sur des mouillettes l’huile essentielle de votre choix ( Rose, Néroli, Lavande, Tilleul etc) et divisez le morceau de papier en petits morceaux qui vous laisserez à tremper dans l’eau. Ainsi l’arôme passera partiellement dans l’eau sans l’huile et donc sans troubler l’eau. Agitez doucement et laissez infuser une semaine. Séparez les bouts de papier et filtrez l’eau : à utiliser dans les trois  mois… Les eaux sont fragiles et il vaut mieux ne pas tarder à les utiliser, car elles sont sans conservants.