Les parfumeurs aussi sont mis à contribution pour des
parfums "thérapeutiques". En créant le groupe de recherche
"parfum-thérapie", le parfumeur Nicolas de Barry a lancé plusieurs
études et créations de parfum pour la lutte anti-tabac.
La vogue contemporaine de l'aromathérapie ne doit pas faire
oublier qu'il s'agit là de la plus ancienne des médecines. Les tribus indiennes
d'Amazonie pratiquent avec une certaine efficacité l'art olfactif, utilisent
des plantes et des mélanges odorants pour se soigner et écarter le « mauvais œil
». Dans la pharmacopée traditionnelle, le religieux et le médical
s'interpénètrent. Dans l’Egypte
ancienne, le rôle des parfums, par fumigation, étaient à la fois religieux et
médicaux : des mélanges d'huiles essentielles et probablement aussi de
narcotiques donnaient aux prêtres un répertoire complet pour traiter tous les
maux, tant physiques que psychiques. Ce sont les mêmes produits qui étaient
utilisés - notamment l'huile essentielle de Cèdre - pour embaumer les morts, c’est
à dire pour les rendre immortels. La pratique médicale , outre linhalation par
fumigation consistait en massages et frictions par des huiles de macération,
mélangées à des huiles essentielles. Cette pratique sera reprise et développée
par les Grecs qui utiliseront aussi les essences dans des boissons parfumées, à
des fins thérapeutiques. Ainsi la rose, encore en usage fréquent dans tout le
Moyen-Orient, était considérée comme un curatif du foie. Hippocrate ventait les mérites des bains
aromatiques et des massages
parfumés pour prolonger la vie et Platon s'y attaque en reprochant justement à
ces pratiques de prolonger artificiellement la vie des vieillards ! Le goût des
romains pour les Thermes où sont inhalés des parfums et où les massages sont la
règle n'obéit pas à un autre principe : maintenue dans le monde arabe,
l'aromathérapie par les bains de vapeur et les massages se développera grâce à Avicenne (XIéme
siècle) : les propriétés insecticides et bactéricides des plantes sera d'un
usage contant tant en orient que progressivement en occident jusqu'au XIXème
siècle, surtout en période d'épidémies.
L'expression elle-même fut inventée en 1928 par le chimiste
français R.M. Gattefossé (dans son ouvrage « Aromathérapie »), qui reprit à son
compte ces antiques pratiques en leur donnant un contenu scientifique moderne,
notamment pour certains traitements dermatologiques. L'italien Paolo Rovesti ,
interprétant Freund, systématisa l'usage psychologique des essences.
Aujourd'hui , il existe une grande variété de courants, tous marqués par la
pensée orientale où le corps et l'esprit se trouvent rassemblés par l’usage d’essences
dont le rôle est d'équilibrer l'individu et ainsi de le guérir .
Certaines huiles essentielles sont connues pour leurs effets
propres, comme par exemple la Lavande pour les engelures, le genévrier pour la
circulation, le Fenouil pour la constipation, Eucalyptus pour les sinusites
etc. Suivant les cas le transfert des vertus des huiles essentielles se fait
par voie orale (comme pour le « floral »du docteur Bach) a dose homéopathique
-, par inhalation et par voie cutanée, en bains et massages.
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