Depuis 1996, le parfumeur Nicolas de Barry
(www.nicolasdebarry.com) a développé le concept de "cuisine gastronomique
parfumée", en s' associant à des grands chefs pour des menus qui intègrent
des matières premières de parfumerie, rarement en usage dans nos cuisines
traditionnelles, comme la rose, le jasmin, le santal, le oud, l'osmanthus ou le
ylang...Il a présenté des dîner de gala et des festival des senteurs dans des
Palaces et hôtels de luxe comme le Kulm Palace de St Moritz, le Saint Regis de
Bali, le château d'Artigny à Montbazon ou plusieurs hôtels du groupe Taj en
Inde.
http://nicolasdebarry.blogspot.fr/2014/08/atelier-fine-dining.html
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La relation entre alimentation et parfum est aussi ancienne
que l’usage des matières premières qui
servent aussi bien à parfumer le corps que la nourriture. Les Egyptiens
utilisaient les essences pour se
parfumer, comme pour parfumer leurs maisons, leurs temples, leur nourriture et
pour embaumer leurs morts ! La rose est un bon exemple de matière aromatique
identifiée pour nous à la parfumerie, mais utilisée en orient pour aromatiser
les plats. Sachant que le nez gouverne en fait notre palais - qui n'a fait
l'expérience, quand on a le nez bouché par une méchante grippe, du peu d’intérêt
que nous ressentons alors pour les meilleurs plats ? - la cuisine orientale
utilise systématiquement les matières premières aromatiques, épices, essences
et eaux : les eaux de rose et de fleur d'oranger sont les plus connues, elles
sont le « sous produit » de la distillation de la rose après séparation de
l'essence pure. Elles sont utilisées dans le salé comme le sucré et dans les
boissons. Même le vin fut longtemps parfumé, tant en orient qu'en
occident, : il nous en reste la
tradition des vins d’apéritif, comme le Martini, le vin chaud à la cannelle, ou
le « retsina » grec parfumé à la résine de pin. Il en est ainsi des thés
(Jasmin, Ylang, Bergamote), cafés (Cardamome) et chocolats (Vanille, Cannelle).
Les mélanges d'épices savants, comme le curry indien, ou le
raz-el-hanout maghrébin constituent un héritage ancestral de compositions
équivalent aux compositions savantes en parfumerie. Traditionnellement le
parfumeur arabe est aussi « épicier », comme le père du Prophète Mahomet. La
recherche du secret des compositions en
cuisine n'était pas moins grand que celui des parfums.
De nos jours, l’industrie alimentaire perpétue à sa manière
cette dualité : ce sont les même laboratoires qui fabriquent les essences
synthétiques destinées à la parfumerie et à l'industrie alimentaire : les «
best-sellers » en sont les arômes de vanille et de fruits qui sont utilisés
pour les glaces, yoghourt, jus, pâtisseries et boissons gazeuses (Coca Cola,
Fanta etc.…).
De façon plus sophistiquée et plus naturelle, la haute
gastronomie se plaît aussi à utiliser des arômes jadis réservés à la seule
cuisine orientale ou à la parfumerie : le gingembre, les écorces d’agrumes, le
jasmin, la lavande, la bergamote font leur entrée dans les menus de nos
restaurants étoilés.
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